Après l’avalanche de réactions et de questions suscitées par l’article « Retour aux Biondes », je dois informer mes lecteurs que, faute de temps, je ne peux malheureusement par répondre à chacun personnellement. Voici donc une réponse collective. Le texte qui suit a reçu l’aval de Nestor.
Nestor, médiateur urbain
Les balades quotidiennes sont parfois propices aux questions sensibles. Cheminant l’un derrière l’autre, on se pose les questions que l’on n’ose pas se poser en face.
– Pourquoi es-tu devenu géographe? me demande un soir Nestor au détour d’un sentier.
– Et toi, pourquoi es-tu devenu médiateur urbain?
– Tu sais bien que ma mère se prénomme Ginger, qu’elle est incapable de nommer mon géniteur et qu’on m’a arraché de la ferme du Père Jean dans ma tendre enfance pour me placer dans une famille d’accueil à Renens. Dès lors, deux chemins s’offraient à moi, la délinquance ou la médiation. Et comme tu le sais, j’affectionne les sentiers escarpés. A toi de répondre maintenant.
J’attends que la nuit soit tout à fait tombée et je me lance.
– Mon père, que tu n’as pas connu, m’a transmis son amour des lieux et sa passion des cartes. Allez, file devant maintenant!
– Pourquoi ne les voit-on pas de face? Sont-ils laids? demande quelqu’un.
– Pas moi! aboie Nestor.
Et il ressort un vieux portrait où on le voit aux côtés de sa mère, la délicieuse Ginger.
L’autre insiste et demande:
– Qui est le Père Jean?
– Un ami, répond l’Arpenteur.