Des charpentes qui gémissent
Les tuiles récupérées, les toits sont nus et les bulldozers peuvent attaquer. D’abord on entend sonner sept heures au loin, puis un premier bruit lancinant rompt le calme du matin, ce sont les ouvriers qui font le plein des machines. Un instant de silence et un moteur vrombit, la destruction commence, ponctuée par des commentaires des passants.
Le bois qu’on entend gémir a connu le XIXème siècle, les briques qu’on entend se briser ont été cuites dans une briqueterie qui était à un jet de pierre, quant aux pierres de taille qui forment la base des maisons, elles proviennent sans doute des carrières de Meillerie. Elles sont venues par bateaux, de ceux qu’on trouve dans les musées. Ces maisons n’iront pas au musée.
Coeurs tendres et oreilles sensibles, s’abstenir. Pour les autres, le son est ici.