A mi-pente entre la gare et le gybus, j’ai été pris par une soudaine montée d’angoisse à la vue de cette manchette.
Sachant pertinemment que je n’avais pas le moindre rond sur moi -la faute à un mendiant ou à une bière bue en solitaire, pas moyen de m’en souvenir- j’allais pourtant me précipiter sur le dernier exemplaire de l’agent orange, sûr d’y trouver un truc pas cher pour calmer ma montée anxiogène; mais je me suis ravisé à la dernière seconde. Et si le surveillant orange surgissait d’un de ces immeubles gris pour me passer les manchettes?
Cette névrose m’a tenu compagnie toute la journée, tout ça à cause de ma peur des manchettes. En écrivant ces lignes, je pense à mon caquelon -sans doute par association d’idées malfaisantes, mon caquelon est orange- et je suis pris par une soudaine envie de poivre, alors je perds le fil.