Fernand Uebelhart, enfant de Renens, signe cet article sur un lieu qui va disparaître pour faire place à un terminus, à l’avenue du Terminus 1… Je l’ai rencontré grâce à un autre enfant de Renens, Patrick Calvetti.
Je vous reparlerai bientôt plus longuement de ce Pierre Dac local, de sa vie, de son oeuvre, qui éclairent l’Ouest lausannois d’une lumière drôle et tendre.
Pour calmer votre impatience, voici donc en primeur, et avec l’accord de toutes les parties, l’article qu’il a écrit pour le journal communal CARREFOUR INFO RENENS qui paraîtra en décembre.
A l’époque, se donner rendez-vous chez « Calvet» c’était l’assurance de trouver des copains
Une ancienne pinte de Renens arrive au terminus
André Calvetti, originaire du canton d’Uri, et son épouse ont tenu une pension-famille à la même adresse, route de Bussigny dans les années 1950. Les débuts ont été difficiles. André travaillait à temps partiel comme chauffeur et son épouse préparait les repas pour le personnel d’une fabrique de meubles. Les cheminots, travaillant de nuit, y prenaient aussi leur gamelle.
Et puis un jour s’ouvre le café-restaurant Le Terminus. Son nom vient du tram descendant de Lausanne, terminant sa course au kiosque, à proximité. Conducteur et contrôleur profitaient d’une courte pause pour passer au café, avant de remonter sur Lausanne. Ceux de la gare, travaillant à la manœuvre, prenaient aussi la pause en ce lieu.
Puis, petit à petit, grâce à la renommée des salées au fromage préparées par la patronne et le bouche à oreille au sein des usines, Le Terminus a connu ses heures de succès. En fin de journée, il était difficile d’y trouver une place. Le café affichait complet. Et le vendredi soir ? On a vu des consommateurs debout sur le trottoir, verre à la main. Le succès a été assuré pendant de nombreuses années, même le samedi matin sur la place du Marché… toujours avec les célèbres salées de Madame Calvetti !
La cessation d’activité de fabriques, la délocalisation d’usines et le changement du mode de vie des ouvriers ont ralenti la vie du restaurant. La cohue de fin de journée n’était plus là. Au décès des parents, Patrick et son épouse ont pris la relève et seront aux commandes jusqu’à fin novembre. La démolition de l’immeuble fermera ainsi une belle page d’histoire des Renanais.
En conclusion, et comme le disait si justement l’humoriste Pierre Dac: Il faut absolument allonger les lignes de bus afin de supprimer les terminus. Dont acte.
Fernand Uebelhart